Bulletin n°7

Les maires de Gouvieux – 1ère partie : 1800-1830 (1995)
(A. Dupressoir – A. Devaux – N. Gérard – J.V. Colliau)

Il se nomment Auguste Dupressoir, Antoine Devaux, Nicolas Gérard et Joseph-Valentin Colliau : ce sont les quatre premiers maires de Gouvieux de la période post-révolutionnaire (Consulat, Empire, Restauration).

Ils sont les successeurs des maires voulus par la Révolution, dont le premier de tous sera Louis-Thomas Lafleur. Avec la Terreur, les municipalités seront surveillées par les Agents nationaux qu’il ne faut confondre avec les maires.

Ceux-ci sous le Directoire (Constitution de l’an VIII) perdront leur nom : ils deviendront des Agents municipaux qui, réunis avec leurs collègues des communes voisines formeront les municipalités de canton.

Pour la période qui précède notre histoire, l’an VII (1799-1800), trois hommes, trois agents municipaux, se partageront huit mandats en quelques mois. Il s’agit d’Etienne Thomassin, Louis-Rieul Foyen et de Jacques Thomassin. Celui-ci sera le dernier agent municipal de l’histoire de Gouvieux. En effet, Bonaparte et le Consulat rétabliront les maires et leur donneront un nouveau statut à l’occasion de la deuxième grande loi municipale française (septembre et décembre 1799). La durée de cette loi coïncide exactement avec la période qui intéresse notre histoire. L’une de ses caractéristiques sera la nomination des maires par l’administration et non plus par le suffrage universel.

C’est l’histoire de ces quatre maires que nous tentons de restituer, dans les pages qui suivent. Mais nous donnons également des informations sur la commune et ses habitants dans le premier tiers du XIXe siècle. On y verra un terroir toujours convoité par le prince de Condé pour ses chasses sur lequel s’implantent quand même, avec plus ou moins de bonheur, les premières industries. Et puis une population en quête de paix, mais malmenée par la guerre, en butte aux incessantes réquisitions militaires, et que l’on verra danser et chanter à l’annonce de quelque trêve. Des habitants saluant chaque changement de régime, toujours porteur d’espoirs, espoirs le plus souvent déçus…

On y verra aussi le mandat le plus court de l’histoire des maires de Gouvieux, celui de Nicolas Gérard, le Maire des Cent jours, qui assurera officiellement sa fonction pendant une semaine. Et puis Joseph-Valentin Colliau, un maire « moderne », efficace et bon gestionnaire, mais qui se coupera de ses administrés par son manque de délicatesse, pour reprendre le mot du sous-préfet qui recevra sa démission en 1830.

On doit à M. Colliau, l’organisation exemplaire de l’Ecole mutuelle de Gouvieux, tentative pédagogique étonnante, dont les péripéties nous sont contées dans un article très documenté sur la situation de l’enseignement sous la Restauration. Cet article important est servi par une illustration remarquable représentant deux écoliers du temps dont on appréciera l’élégance.

Nous avons souhaité que cette étude soit également une sorte de résumé de l’histoire de France entre 1800 et 1830, mais un résumé éclairant les situations vécues par les maires, d’où le titre de notre publication ; le tout agrémenté d’anecdotes susceptibles d’intéresser le plus grand nombre.

SOMMAIRE

  • Auguste Dupressoir, maire de Gouvieux, 1800-1810
    • Le choix du maire sous le Consulat
    • La nomination du maire Dupressoir
    • Dupressoir : de Noroy à Gouvieux
    • Gouvieux en 1800
    • Dupressoir à la mairie
    • Dupressoir devant la guerre et la paix
    • Dupressoir et l’Eglise
    • Vers l’Empire
    • Note sur le cadastre de 1811
  • Antoine Devaux, maire de Gouvieux, 1810-1815 & 1815-1818
    • Vers la réélection de Devaux en 1813
    • Le temps des réquisitions
    • Devaux et son budget
    • La première Restauration – La première fin de Devaux
    • La garde nationale en 1814
  • Nicolas Gérard, maire de Gouvieux, mai-juillet 1815
    • L’année 1815
    • Antoine Devaux, son dernier mandat
  • Joseph-Valentin Colliau, maire de Gouvieux, 1818-1830
    • Gouvieux sous la seconde Restauration
    • La nomination de Colliau
    • L’année 1820 : le dénombrement des Protestants
    • L’année 1820 : assassinat et complot
    • Pompes en tout genre
    • Colliau et l’école mutuelle de Gouvieux
    • Chronique campagnarde à l’usage d’un parisien
    • La démission forcée de Colliau