La rue Edmond Léveillé

Né à Beauvais le 15 mars 1907, Edmond Léveillé entre à l’École normale de Beauvais où il découvre l’engagement politique et syndical au sein de la CGTU. Instituteur à Compiègne, Nogent-sur-Oise puis Thiescourt, il devient, au moment du Front populaire, le principal responsable communiste dans la région de Noyon. Mobilisé, fait prisonnier, Edmond Léveillé s’évade et rejoint l’Oise où il obtient un poste d’instituteur à l’école des Aigles à Gouvieux. En raison de son passé politique et syndical, il est relevé de ses fonctions le 28 novembre 1940 et admis à faire valoir ses droits à la retraite le 1er mars 1941. Il est déjà, à cette époque, en contact avec le député d’Amiens Jean Catelas qui le charge de mettre sur pied, dans l’Oise, le Secours populaire pour venir en aide aux familles de militants prisonniers ou arrêtés. Ces premiers contacts lui servent plus tard pour organiser le Front national (mouvement de la Résistance intérieure française créé par le Parti communiste français) dans le département. Ses anciens camarades de l’Ecole normale sont très souvent sollicités, ce qui explique l’importance des instituteurs dans l’ implantation de ce mouvement dans l’Oise. Fondateur et principal collaborateur du journal clandestin le Patriote de l’Oise, organe du Front national dont le premier numéro est imprimé à Gouvieux, Edmond Léveillé est aussi chargé de prendre contact avec les autres organisations de Résistance pour créer, en novembre 1943, le Comité départemental clandestin de libération. En janvier 1944, des responsabilités interdépartementales lui sont confiées pour le Front national. Arrêté le 25 avril 1944, aux abords de la gare d’Amiens, dans des circonstances jamais éclaircies Edmond Léveillé subit la torture, avant d’être exécuté à Dury (Somme) le 25 mai 1944. En septembre 1944, son corps est découvert avec trois autres dans une fosse creusée dans l’enceinte de l’hôpital militaire de Dury. Il reçoit à la Libération l’hommage de toute la population, et aujourd’hui de nombreuses écoles et rues dans l’Oise portent son nom. Edmond Léveillé avait épousé en août 1932 à Gouvieux, Jeanne Assassin, institutrice et militante communiste, qui eut aussi des responsabilités au sein de la résistance féminine et fut, à la Libération, la première femme élue député dans l’Oise.

Vers 1900.
Vers 1900. La fin de la rue. A gauche vers Boran, à droite vers Précy …
Vers 1950, le café des deux Tilleuls est toujours là. Il restera jusque dans les années 1980, avant de devenir un restaurant sous différents propriétaires, puis pour être reconverti en logements vers 2010